Et voilà, on s’en va!
On a observé, proposé, monté, démonté, présenté, questionné… on a essayé de s’intégrer dans les interstices du système scolaire. Pas prof et pas élève, pas d’autorité ni de savoir à passer. Pas de trucs à savoir par coeur, d’interros, d’heures d’étude obligatoires… Un statut un peu particulier, donc.
Comme l’a souligné Mr Remy hier soir, après la Secrète Bubulle, le carré de papier bulle dans lequel danse Elsa est un peu comme ce lycée, un peu loin de tout, un peu en dehors du monde, avec un rythme propre.
Je ne pense pas que ce lycée soit oppressant en lui-même. Le cadre est agréable, le personnel globalement sympathique, l’ambiance est bonne, les élèves plutôt gentils… mais le système scolaire a quelque chose d’enfermant. Dans la délimitation des espaces (la cour, les salles, les multiples clefs, le coin fumeur, l’internat…), dans la délimitation du temps (les emplois du temps, les horaires, les repas à heure fixe…), mais aussi dans la normalisation des rapports, surtout les rapports adultes/élèves, qui nous enferme nous dans un rôle de pédagogue qu’on n’a pas forcément envie de prendre.
Le meilleur exemple est la discussion d’hier soir, après la Sensible Bubulle. On a essayé (certes avec pas forcément tout le temps une disponibilité maximale, ni un savoir faire en la matière, ni, ni…), de créer un rapport différent avec les élèves, qu’ils viennent nous voir pour discuter, échanger, savoir ce que l’on fait là, ce qu’on fait ailleurs, ce qui les intéressent… Même si ça a effectivement eu lieu avec quelques-uns (surtout ceux qui ont participé aux performances des mercredis), ça n’a pas été globalement vraiment le cas. La preuve c’est qu’on a répondu à la question d’hier soir après la perf, nous debout et tout les élèves assis à nous écouter… un peu comme des profs.
Et quand c’est Mr Remy qui a posé une question / fait une remarque, en rapport pourtant avec ce que tout le monde venait de voir et dans la continuité de ce qui s’écoutait avec attention juste avant, c’est comme si la discussion n’avait soudain plus aucun intérêt. C’est fini, et à part quelques-uns qui s’approchent, chacun reprend ses conversations, son activité ‘normale’ d’élève… aucun intérêt dans cette ‘conversation d’adultes’.
Bon je constate, simplement. Je n’ai pas de leçon à donner. Je m’étonne juste un peu de ce cloisonnement des rapports. Sûrement qu’il doit pouvoir s’effriter avec le temps. Déjà, au bout de 3 semaines ici (pour moi), les choses changent, des affinités apparaissent. Mais les curieux, ceux qui osent poser des questions ne sont pas légion. C’est maintenant trop tard pour le faire directement…
Sur ce, c’est le moment pour nous de voguer vers d’autres aventures, d’autres lieux et d’autres publics…
Pour ceux qui voudraient suivre tout ça, allez faire un tour sur: www.pulx.org .Vous verrez, on ne fait pas que des trucs dans des lycées (loin de là), on fait aussi des ‘vrais’ spectacles, des expos, des BIRD dans d’autres contextes…
Merci à tous. À une prochaine?