BIRD dans la serre…

C’était hier soir, dans ce long tunnel sous plastique, après quelques jours de réflexion, et une grosse journée de préparation…

Prises de vues préparatoires…

et photos en direct se mêlent…

pour un résultat, qui est ce qu’il est…

C’est toujours difficile après une BIRD de savoir si c’était bien ou pas… urgence de la préparation, du montage, réalisation immédiate des idées, improvisations pendant la performance, placement du public, réactions… tout s’emmêle et laisse parfois une impression bizarre à la fin. Le plus déroutant pour le public particulier de Théza semble être qu’il n’y avait pas forcement grand-chose à comprendre (remarques: « j’ai rien compris » entendu à la fin…)

Le choix de présenter quelque chose qui ne soit pas narratif, qui s’adresse plus aux émotions qu’à l’analyse, qui juxtapose des éléments qui n’aient pas de rapport forcement évidents entre eux (le lieu, le son, l’image, le personnage)… crée effectivement un sentiment d’étrangeté voulu de notre part. Il est évident que de notre côté, tout ne peut pas être maitrisé: une journée de préparation, c’est court, le réglage des lumières ou des projections n’a pas pu être fait avec la bonne lumière extérieure (puisqu’à cette heure là, on jouait…), pas de filage ensemble mais un déroulé des actions mis au point à l’oral entre nous pendant l’après-midi, incertitude quant au placement du public (qui est allé se coller à l’écran du fond et n’a peut être pas vraiment perçu le travail sur la déconstruction des images sur les écrans suspendus, entre autre)….

Tout ça ne sera pas perfectible, vu que ça n’a eu lieu qu’une fois, qu’on ne le refera pas dans ces conditions, avec ce public… Mais on apprend à chaque fois, et on essaye de se réadapter au mieux. C’est ça aussi qui est intéressant, cette prise de risque, cette immédiateté, et le caractère unique de la chose.

Il n’y a donc pas forcement à comprendre. Il y a à ressentir, à vivre, à se poser des questions sur ce qu’on fait là ensemble, vous et nous, dans cette endroit qui ne ressemble plus à ce qu’il est d’habitude, qui perd sa fonction, qui en trouve une autre… tout comme le public est invité à n’être pas que public, pas forcement actif mais pas forcement passif à se faire raconter une jolie histoire avec un début un milieu une fin. Il n’y a pas forcement à se poser beaucoup de question. Prendre la chose telle quelle et l’oublier le lendemain, c’est bien aussi. Voir ce truc et garder une impression étrange qui ressurgira peut-être plus tard, c’est mieux…

La question que je me pose personnellement, la crainte que j’ai, c’est d’avoir juste fait un truc perçu comme ‘intello-chiant’. C’est que le public du lycée reste sur une réaction de rejet, ne se laisse pas imprégner par la chose; que la barrière du ‘j’ai rien compris’ soit trop grande pour que l’émotion puisse passer au dessus. Peut-être faut il donner des clefs de lecture plus évidentes, un sens flagrant, une histoire à suivre, une place de spectateur à garder… mais peut être pas… Peut-être peut on semer dans cette serre (comme ailleurs) en espérant que ça ne pourrisse pas sur place, proposer avec sincérité, sans trop de compromis. Et attendre des retours qui nous grandissent.

Cher public, venez nous voir, on est encore là une semaine, dans votre lycée. Discuter de ça et d’autre choses. On est là pour ça, et on a tous à apprendre…

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